L’invitation au plaisir et la parole libérée.

Longtemps, j’ai nourri la croyance d’un plaisir consommable et culpabilisant, d’une incapacité à obtenir la satisfaction de mes besoins autrement que dans l’attente que quelqu’un les devine et y réponde.  Dans ma famille, comme dans de nombreuses familles représentatives d’une micro société, le devoir et la pudeur était au centre au détriment de l’expression des sentiments.

Sentant qu’une part de mon énergie était bloquée du fait que je n’étais pas en contact avec mes besoins profonds,  et plus tard,  devant la difficulté que j’éprouvais à les exprimer et les honorer, j’ai décidé d’entreprendre un travail personnel. J’ai alors progressivement appris à accueillir et laisser cette énergie circuler librement en moi et à me laisser guider par elle. 

Aujourd’hui je peux dire que les difficultés que j’ai rencontré dans ces expériences ont été des occasions d’évolution et d’ouverture.

La vie étant mouvement, rien n’est figé autrement que par nos croyances, et il revient à chacun de nous de faire preuve de courage et d’authenticité pour transformer ces  croyances héritées et limitantes en vitalités créatrices. Ce chemin est ardu, pentu. Ceux qui s’y engagent sincèrement on souvent envie de l’abandonner pour retrouver leur zone de confort, même quand ce confort est au prix de leur intégrité. C’est oublié qu’après chaque effort, des poses sont nécessaires et indispensables au corps comme au psychisme pour intégrer l’information, et repartir avec de nouveaux points d’appuis. Chaque étape du processus amène à une libération et une transformation intérieure, qui met à jour les potentiels créatifs et permet le passage à l’action jusqu’ici bloqué. Cela amène à un épanouissement et un mieux être certain.

"La parole au centre:

Nous avons tous fait l’expérience d’une parole morte, sans écho, de la honte et de la colère qu’elle génère, d’ un trop plein qui s’exprime par des maux et des pensées autodestructrices.

 

Cette parole contrariée, ne s’est  pas tue pour autant. Elle  s’est cachée dans l’ourlet de la chair pour ne pas prendre trop de place, pour ne pas tenter la confrontation. Elle s’est pliée aux exigences des autres ou de notre censeur intérieur. Pourtant, elle attend toujours d’être entendue, reconnue pour ce qu’elle est, la vie créée , l’énergie en mouvement, l’être Incarné.

La parole prisonnière cherche par tous les moyens de se dire: cris , mutisme , violences verbales et non verbales, nourrie du ressentiment envers ses geôliers, fictifs ou réels. La culpabilité qu’elle engendre ne cesse d'étouffer ceux qui la porte en eux.. La parole incarcérée devient honte et symptômes en tous genres, tentions, stress , dépression, maladies organiques et auto immune, dissociation, dépendance, auto sabotage....

La parole authentique est ce qui nous permet d’échanger, de nous rencontrer, d’exprimer  le contenu de notre réalité. En nous  laissant toucher par elle, elle devient matière énergétique et vibratoire qui, par résonance, vient toucher l’autre, le transformer et créer la relation.  Portée à la conscience, elle est action, créatrice de sentiment, d’énergie Vitale. Elle est le Souffle qui pousse les nuages, la lumière qui redonne couleurs et guérison à l’âme. Pas à pas, mot à mot, lorsqu’elle est soutenue par la bienveillance et la présence, elle soutient le vivant en nous.

Créant des espaces libres, la parole donnée et reçue devient ressourçante et réparatrice. Elle fait résonner et vibrer notre corps physique et émotionnel , la terre, l’eau, le feu, l’air en nous, ces 4 éléments essentiels à notre équilibre. Des 4 éléments nait le 5ème, l’éther (la conscience d’être en lien avec le monde, l’énergie Universelle, l’éternité ), l’être acquiert le pouvoir de transmuter sa réalité. Il  se redresse, dans sa verticalité , il devient créateur de son monde et responsable de ses choix. Ce qu’il exprime n’est plus nourrit par la peur du lendemain ou la croyance figée d’ un passé, hérité d’une autorité extérieure, mais le fruit de sa propre autorité, fécondée par la résonance du verbe et l’ouverture à la conscience.

Pour être entendu, la parole a besoin de disponibilité, de quelqu’un qui écoute sans juger. Cette accueil libre de jugement et plein de présence, donne à la personne la possibilité de contacter ses  besoins et la conscience de trouver en elle ses  propres ressources pour y répondre. 

Ce quelqu’un écoutant peut être moi-même si j’ai appris à écouter ou un thérapeute qui de sa lanterne m’accompagne dans cette direction, au centre de moi même.

Ainsi, la personne peut passer d’un _ »je veux que tu changes, je veux que le monde change et reconnaisse mes souffrances et m’aime « à _ »comment je fais pour accueillir et transformer mes souffrances et, qu’est ce que je mets en action pour changer ce qui fait obstacle à mon épanouissement, pour répondre à mes besoins et ressentir le plaisir de m’aimer un peu plus chaque jour. »

Que votre parole soit une voie vers la connaissance de vous même et le chant de votre être.

 

Chaleureusement,

Carole MAZZONI pour le blog de  canalsouffle.com

thérapeute énergétique et psychocorporel.

coach en  psycho-vocal et développement à la créativité, (le corps sonore et la voix de maman), enseignante en méditation et chant de l’être.

 

 

 

 

 

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